14 Juillet

Il y a encore tant de Bastilles à prendre !

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14_jlt_Bastilles_a_prendreEn ce 14 juillet 2016, il y a encore tant de bastilles à prendre !

Chaque année, nous nous retrouvons aux feux d’artifices, aux bals populaires dans les casernes de pompiers pour la Fête nationale… On s’étonne encore un peu de l’audace du peuple de Paris qui n’a pas craint d’affronter un pouvoir arbitraire, prétendument incontestable et de droit divin. Il y avait une large part d’improbable, d’inimaginable et pourtant la colère, l’insupportable provoqua un séisme… La pensée unique de l’époque, l’ordre établi pouvaient vaciller. Désormais, nous savons que l’impensable est possible. Pourtant que de timidité quand il s’agit aujourd’hui encore de prendre ces citadelles de pouvoirs captées par un petit nombre qui concentre les richesses et parfois le droit de vie ou de mort sur les autres…

Rappelons nous qu’un pour cent d’ultra riches possèdent plus de la moitié de la richesse mondiale et que ce mouvement de concentration s’accélère. De surcroît, ils arrivent à payer très peu d’impôts grâce aux paradis fiscaux. Et les dirigeants de la planète, singulièrement dans les pays les plus développés expliquent qu’avec la mondialisation, nous n’avons pas le choix : il faudrait être compétitif en baissant les salaires, la protection sociale, les impôts des grandes entreprises, des riches au motifs qu’il faut qu’ils investissent… On tente de faire penser que tout cela est inéluctable. Et bien non ! D’ailleurs si les élus sont incapables de montrer qu’ils peuvent inverser cette dérive, le peuple se lèvera. Il faut s’attaquer avec force et courage à la redistribution des richesses. C’est toujours la grande Bastille à laquelle il faut s’attaquer.

Concentration des richesses mais aussi des pouvoirs et singulièrement dans notre pays. La Vème République octroie trop de pouvoir à un seul homme, le président de la République et réduit celui du Parlement. Le récent appel au 49-3, à deux reprises pour faire passer une loi, refusée par l’opinion, les syndicats représentant la majorité des salariés et les parlementaires… il faut faire tomber la bastille de la Vème République pour faire naître une VIème République.

Mais s’ajoute depuis plusieurs années l’emprise de la finance, des forces de l’argent, des multinationales sur les décideurs et dirigeants de la plupart des pays. On le voit en France avec la culture libérale de la haute administration, sa prétention à savoir mieux que les français ce qui serait bon pour eux et à leur imposer ses vues. Mais ce n’est pas, manifestement, seulement une simple affaire de convictions, mais bel et bien souvent d’intérêts personnels. Le pantouflage, les aller et retour entre le public et le privé – souvent le monde bancaire – sont très nauséabonds pour notre république et la défense de l’intérêt général. Au niveau européen, la nomination de José Manuel Barroso à Goldman-Sachs est hélas si révélatrice !

Alors faisons tomber deux autres bastilles :
– le recrutement de la haute fonction publique par le cursus des grandes écoles et la porosité avec la finance ;
– la domination de la finance sur l’économie réelle. C’est pour cela que la séparation réelle des activités spéculatives est devenue une urgence impérative.

Alors en ce 14 juillet je regarderai le défilé, je penserai à la France convaincue qu’elle n’est forte qu’en portant haut et fort l’idéal républicain, pas seulement dans les mots, mais surtout dans les faits !

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