Décentralisation

Après la catastrophique loi NOTRe, le nouveau mauvais coup des Sénateurs socialistes contre l’État républicain

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Le groupe socialiste du Sénat vient de déposer une résolution au Sénat qui sous prétexte d’un approfondissement de la décentralisation met en cause un fondement majeur de notre République.

Il propose rien de moins que de changer la constitution en énonçant de façon limitative les compétences de l’État, celles des collectivités locales devenant la règle pour tous les autres sujets.
Cette logique a un nom : C’est l’État résiduel rêvé par les Libéraux et c’en est fini de l’État républicain garant de la cohésion, de l’unité nationale, de l’Égalité ! Gravissime !

Les mêmes socialistes du Sénat avaient gobé et soutenu les âneries de la loi NOTRe, avec ces grandes Régions qui n’ont ni queue ni tête et éloignent les décisions des citoyens, ou encore qui a affaibli les Communes avec des intercommunalités technocratiques et des métropoles dévorantes. Ce sont les mêmes qui ont supprimé la clause de compétences générales en tuant ainsi bien des initiatives locales et qui de surcroît ont drastiquement baissé les dotations aux collectivités !!

Ils ont soutenu une politique qui a déjà fait très mal aux Communes, aux Départements, aux services publics locaux et à l’État républicain. Je m’y étais opposée, bien seule alors. Aujourd’hui, les mêmes feignent de regretter tout cela sans proposer de remise en cause de cette architecture ubuesque de l’actuelle décentralisation. Non leur grand projet est de torpiller l’un des piliers de notre modèle républicain, de morceler notre pays en laissant perdurer et s’accroître les inégalités. Dans le viseur : affaiblir l’Etat, là où il faudrait le transformer.

Bien sûr, il faut démocratiser l’État et modifier ses formes d’intervention pour favoriser tout ce qui localement permet d’agir vite, au plus près de besoins, en lien étroit avec les acteurs locaux. Bien sûr, il faut détechnocratiser ses structures et interventions, ses moults règlements et prescriptions. Là est l’urgence et cela nécessite tout à la fois une profonde réorganisation et un changement de culture administrative.
Oui, il faut permettre aux collectivités de pouvoir mieux intervenir sans blocage bureaucratique. Il est impératif de restaurer la clause de compétence générales pour les collectivités locales. Elles seront ainsi moins corsetées et plus capables d’agir. Surtout il faut leur redonner des moyens financiers et engager une grande réforme pour une fiscalité locale juste et une péréquation puissante. Enfin, l’intervention et le contrôle citoyens doivent y être garantis.

Le but de la décentralisation, tel que nous la concevions à gauche, n’a jamais été d’affaiblir l’État, mais d’offrir des libertés locales dans le cadre de la République et de rendre le pouvoir aux citoyens. Ce n’était pas non plus de transférer ce pouvoir à quelques notables locaux ou à des structures qui ne sont même pas élues au suffrage universel direct !
Les bidouillages qui nous sont proposés dans cette résolution démontrent l’abandon par ces socialistes du projet d’une gauche républicaine, sociale et citoyenne !

Pourtant, la crise du Covid a montré l’importance d’un maillage partout et pour tous de services publics, et a mis en lumière la nécessité de la solidarité nationale comme colonne vertébrale du pays et des initiatives locales en appui et complément. Elle a également mis en lumière à quel point nous pâtissions d’un affaiblissement de l’Etat. Arrêtons ce jeu de massacre !

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