"Réunion du changement" à Sainte Pazanne

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Je vous retranscris la note de Monique Rabin, Candidate du PS aux élections législatives dans la 9éme circonscription de la Loire-Atlantique, suite à ma participation à la Réunion du Changement. Vous pouvez la retrouver sur son blog : http://www.moniquerabin2007.fr

Mrmnl
Organiser cette « réunion du changement » à Sainte Pazanne était un défi. Mais tout le monde s’y est mis : tractage des invitations, fléchage, informations, aménagement de la salle, fleurissement, et bien sûr les gâteaux militants qui invitent à la discussion dans la fraternité.
180 personnes se sont déplacées malgré la pluie et le vent : des personnes de toutes générations, des élus et des anonymes, des militants anciens et beaucoup de petits nouveaux.

Personne n’a été déçu. Marie-Noelle nous a tenus en haleine. Elle connait son sujet sur le bout des doigts. Elle nous a montré que la question de l’habitat était transversale de toute les autres et surtout que notre République dans ses fondements même nous commandait d’agir.

Elle nous a entrainés avec et derrière Ségolène Royal sur une autre
rive. Ce soir nous ne doutons plus de la victoire par ce que les
français ont décidément besoin de la Gauche.


Mon discours

Bienvenue ici à Ste Pazanne, dont je salue tout particulièrement la
population qui a bien voulu se déplacer, ses élus et son maire.

Le choix de la commune nous fait entrer dans le vif du sujet puisque
Sainte Pazanne est une commune attractive, très rurale il n’y a pas
encore si longtemps, et devenue suburbaine du fait de sa proximité avec
la métropole nantaise. Une commune qui évolue dans un environnement de
qualité à préserver mais qui connait une des plus fortes démographies
de la circonscription.

« Avoir un chez soi, habiter le Pays de Retz ».

Derrière le libellé sans doute un peu lourd, il y avait l’idée de ne
pas aborder le logement simplement par des éléments statistiques ou des
mesures techniques. Habiter  c’est beaucoup plus : c’est vivre de façon
stable, dans un certain environnement. Et ça peut être difficile ici
comme ailleurs. Ce territoire qui n’était pas prisé il y a 30 ans, a vu
sa population exploser, par l’influence conjuguée d’un engouement pour
le littoral et l’attractivité de la métropole Nantes/St Nazaire.

Le constat nous l’avons tous fait. Tous les candidats en parlent mais
ont-ils tous des propositions ? certains pensent avoir trouvé la
solution avec la loi récente sur le droit au logement, opposable. Mais
que penser, après les émotions suscitées par les actions des enfants de
Don Quichotte et le décès de l’abbé Pierre de cette loi hâtive sur le
droit au logement ? Pourquoi cette loi en fabriquée en 1mois à l’issue
d’un règne de 5 ans ? et qui va l’appliquer ?

Ségolène Royal a fait du logement un thème majeur et nous sommes réunis
pour décortiquer les propositions de notre candidate, pour comprendre
comment nous les mettrons en œuvre.
Nous ne partons pas de rien bien entendu. Les gouvernements de gauche,
notamment ceux aux quels Marie-Noëlle a appartenu, des élus locaux, ont
mené d’ambitieux programmes et nous en avons vu quelques exemples cet
après midi à Saint Jean de Boiseau et à la Montagne.

J’entends ici ou là qu’il n’y a pas de différence entre la droite et la
gauche. Nous allons voir qu’un des meilleurs exemples du clivage c’est
bien la question de l’habitat.

Pour développer ces points du pacte présidentiel et au-delà pour dire
ce que le logement représente pour nous socialistes j’ai invité
Marie-Noëlle Lienemann. Merci Marie-Noëlle, nous sommes très heureux
que toi plusieurs fois député européen, plusieurs fois parlementaire,
toi ancien maire d’Athis-Mons, une commune de plus de 30 000 habitants,
toi 2 fois ministre du logement… tu aies accepté si spontanément notre
invitation, ici dans ce petit coin de France quelquefois oublié.
Avec ta venue nous nous sentons… reconnus.

Pourquoi t’avoir invitée ? D’abord, parce que tu possèdes une véritable
expertise politique sur le sujet de l’habitat un thème qui n’est pas
dissociable de tes autres sujets d’intérêt comme celui de
l’environnement et ce soir nous voulons lier la question de la vie
chère et du logement à celle de l’environnement naturel et social.
Ensuite parce que tu représentes le courage politique. Une qualité que
pour ma part je trouve indispensable mais qui n’est pas la mieux
partagée.

J’ai passé 14 ans à l’Assemblée Nationale. Sans avoir fait partie de
tes familiers, je t’ai comprise sans doute parce que des points communs
existent entre ce que ta famille franche comtoise t’a transmis comme
repère et ce que j’ai vécu dans la mienne,

J’ai été attentive à tes choix toujours argumentés, courageux, même
quand ils n’allaient pas toujours dans le sens de la majorité et je
pense notamment à la 1ere guerre d’Irak,
Je t’ai suivie aussi en cette fin des années 90 dans tes options généreuses, réalistes au sein de notre parti,
Je t’ai suivie aussi lorsque ministre du logement tu es venue à Rennes,
partager des expériences novatrices en matière de mixité sociale.

Plus récemment tu as écrit de belles pages dans notre projet
socialiste. Je veux te remercier pour tout cela et pour cette journée
que tu nous consacres.

Le pacte présidentiel doit être mis en perspective. Ce pacte n’est pas
la somme de 100 propositions, il représente un projet de société que tu
sauras faire émerger. Le pacte présidentiel intéresse bien entendu ce
territoire qui est à un tournant de son histoire, en recherche de son
avenir. La civilisation rurale disparaît, il devient suburbain et la
demande de transports me semble t-il, va accroître le phénomène. Nous
vivrons des fractures nouvelles si nous n’y prenons pas garde car la
circonscription n’est pas uniforme, je pense à la fracture numérique, à
la fracture sociale.

Ce territoire accueille aussi les salariés des territoires voisins. Le
drame d’Airbus qui touche l’Europe dans sa conception même, qui touche
le socle industriel de notre pays, touche profondément notre Région et
ce territoire. Mais je sais que tu es intervenue au Parlement Européen
et tu trouveras peut-être le temps de nous en dire un mot.

Ici nous n’avons pas de SDF très médiatiques mais des hommes (j’en ai
croisé sur ma commune) qui vivent dans leur voiture parce qu’après un
divorce ils n’ont pas les moyens de se loger,
Ici nous n’avons pas de banlieues sensibles mais la situation sociale
devient difficile et les jeunes en rupture n’accèdent pas à
l’autonomie, il suffit pour s’en convaincre de participer à une
assemblée de la mission locale.
Ici notre économie c’est aussi le tourisme (3200 emplois directs et
indirects), et le maraîchage mais les saisonniers n’ont aucune solution
de logement parce que l’économie qu’ils font vivre par leur travail est
consommatrice de logement.
Ici les personnes âgées avec de petites retraites ne peuvent pas
quitter le hameau ou le village pour un appartement dans le bourg,
parce que c’est trop cher.
Ici on a du mal à garder les jeunes couples parce que pouvoir d’achat
des uns à rendus les terrains inaccessibles au autres… Parce qu’ici il
n’y pas que les personnes très défavorisées qui ne trouvent pas à se
loger, il y a aussi tout ceux qui ont un emploi mais qui sont obligés
de consacrer trop d’argent à leur logement et à ses frais annexes.

Pour faire face, une seule réponse : le volontarisme politique.
Certains élus locaux en ont, d’autres pas : c’est comme au plan national, par choix, ou par inertie.
Les élus qui voudraient faire mieux sont confrontés à des difficultés
qu’ils ne peuvent résoudre pour des raisons financières, des questions
d’ingéniérie, manque de personnel qualifié par exemple.
Ils ne peuvent agir seuls.

En République, il faut faire confiance à l’Etat pour définir un cadre
applicable à tous. La gauche a fait ses preuves sur la question de
l’habitat. Toi-même dans le gouvernement Jospin, tu as mené à bien la
loi dite SRU qui impose un % de locatifs sociaux. Mais attention on ne
se repose jamais en matière d’habitat, c’est un défi permanent.

Ségolène Royal a fait 7 propositions précises. Au-delà de la simple
humanité que l’on doit à tous nos concitoyens, permettre à chacun la
stabilité dans un logement, lui permettre de vivre dignement, c’est
déjà une vision de la société que ne partage pas les spéculateurs.

Le clivage Droite / Gauche existe vraiment. Je suis fière de nos propositions, moins fière d’avoir été si longue.

Marie-Noëlle tu as la parole.


Le compte-rendu de la journée

La politique par la preuve comme nous le dit Ségolène Royal… Avant les
réunions du soir, avec Marie-Noëlle Lienemann, ancien ministre du
logement des gouvernements Beregovoy et Jospin, nous avons visité deux
programme de locatifs sociaux : l’un à St de Boiseau, l’autre au
Pellerin. Dans les deux cas on a souligné le volontarisme des équipes
municipales. Il faut parfois de l’audace, et toujours du courage pour
mener à bien certains programmes. A St Jean de Boiseau, nous avons
visité le lotissement des Genêts : semi-collectifs à loyers modérés
imaginés et construits il y a 27 ans ! Et déjà à l’époque : un souci de
l’environnement affirmé architecture, utilisation du solaire.

Au Pellerin, commune où avant l’arrivée de la gauche, il n’y avait pas
de logements sociaux, on a visité la ZAC : Maisons en accession à la
propriété, petits collectifs privés qui ne se distingue pas vraiment
des locatifs sociaux. D’ailleurs dans les cas il y a une vue imprenable
sur la Loire. Pourtant les élus de droite ont tenté de lutter contre
cette vue sur Loire des moins favorisés… La ZAC est devenue un
quartier paisible où l’on ne se contente de loger. Il y a une vie
sociale avec par exemple l’instauration d’un pédibus pour permettre à
tous les enfants de parti à l’école dans des conditions sécurisées.

Engager la discussion et comprendre les enjeux : c’était le but du
rendez-vous de début de soirée ouverte aux seules associations du
logement, de la solidarité et de l’insertion, puis de la réunion grand
public du soir.


Que nous a dit Marie-Noëlle Lienemann ?

Qu’il y a urgence car le logement est trop cher et le logement social
trop rare. Les prix de l’immobilier flambent : ils ont doublé en 7 ans.
La création de ghettos mine la cohésion de notre société. Les
gouvernements de Droite au pouvoir depuis 2002 non seulement sont
restés inertes, mais ils ont soutenu le marché.
L’avantage fiscal dit « de Robien » a encouragé une véritable industrie
de la vente de produits défiscalisés sans contrepartie sociale, et
contribué à la dérive des coûts. Enfin l’allongement de la durée des
prêts (jusqu’à 50 ans aujourd’hui), seule à même de rendre supportable
la hausse des prix, accroît les risques pour les emprunteurs et
augmente leur endettement.

Il faut donc une politique radicalement différente, et aller dans trois directions :
Revenir à des prix raisonnables et lutter contre la spéculation
immobilière, en instaurant un moratoire sur les loyers en guise de
rattrapage, en encadrant mieux l’évolution des loyers et des
transactions immobilières, en limitant de façon draconienne les ventes
à la découpe et en renforçant la fiscalité sur les plus-values
immobilières et foncières. Quant à la défiscalisation « Robien » et aux
cadeaux faits récemment aux sociétés foncières, ils ne sauraient
perdurer. Enfin, la généralisation des établissements publics fonciers
locaux permettrait la constitution rapide de réserves foncières
indispensables pour réaliser du logement social.
Répondre aux vrais besoins, en construisant 500 000 logements par an,
dont 120 000 logements sociaux, et par l’accession sociale à la
propriété, et par des logements locatifs HLM avec une proportion
importante de logements vraiment sociaux. Il faut aussi réussir le
brassage social : tout le monde en parle, mais il faut réduire le
décalage entre les intentions affichées et les actions effectivement
menées.
Créer un service public de la caution qui sécurisera simultanément le bailleur et le locataire,

Mais le logement n’est pas dissociable d’autres problématiques comme
l’environnement et l’économie. A ce sujet Marie-Noëlle Lienemann
reliant la conférence sur les salaires, les revenus et la croissance et
l’augmentation du SMIC concluait que l’augmentation du SMIC pourrait
avoir comme contrepartie l’engagement des pouvoirs publics à fournir du
travail pendant des années aux entreprises du bâtiment.

Pour le financement, il faudra utiliser pleinement le Livret A (c’est çà dire l’épargne des français) dévolu trop souvent
La gauche doit mettre la nouvelle politique du logement dans ses toutes
premières priorités et ouvrir la voie à une civilisation de l’urbanité
républicaine

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