Interview vérité de France-Soir

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Marie-Noëlle Lienemann, jadis prof de physique, puis députée de l’Essonne, ministre déléguée au logement, aujourd’hui vice présidente de la région Nord-Pas-de-Calais et députée européenne. Cette grande gueule du PS avait publié un livre au titre prémonitoire, La route est longue, la pente est raide.

Pour vous qui serait le premier secrétaire idéal au PS ?
La question de personne est secondaire, l’urgence c’est que la gauche retrouve des valeurs, un projet, une stratégie. L’une des clés de la rénovation c’est l’unité. Je plaide pour l’unification d’un parti fédérant toutes les forces de gauche ayant vocation à gouverner.

Quelle doit – être sa mission ?
Ce n’est pas qu’un appareil pour prendre le pouvoir, c’est aussi une pensée de contestation, une capacité de gestion.

Vous avez une préférence entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë ?
On nous avait déjà écrit le scénario de la présidentielle et voilà que cela recommence à l’intérieur du PS. J’appelle les militants à ne pas se faire manipuler comme ils l’ont été par le passé.

Comment jugez-vous le président au bout d’un an ?
On ne peut pas durablement s’en tenir au discours, le réel vous rattrape. C’est le cas en matière de pouvoir d’achat, d’accès à la santé, au logement… Une simple stratégie médiatique ne peut pas régler tous ces programmes.

Vous croyez vraiment que la gauche peut rebondir ?
Si la gauche est décomplexée et capable de défendre un projet alternatif, le malaise des français se transformera en discrédit pour la droite et en espérance pour la gauche.

Vous qui êtres députée européenne, comment va l’Europe ?
Le rouleau compresseur de l’Europe libérale continue, elle fait des directives pour tout réguler, c’est la libre concurrence à tout va. L’Europe est une passoire, un grand marché qui part à vau l’eau, le mini traité ne règle rien, l’Europe va droit dans le mur.

D’où vous vient cette énergie ?
Si des gens comme moi ne se battent pas, qui va le faire ? On essaie de nous démoraliser en nous expliquant qu’il faut accepter le fatalisme.

Il n’y a pas que du mauvais à droite ?
Le Grenelle de l’environnement est une belle idée, mais des promesses à la mise en œuvre, il y a loin de la coupe aux lèvres.

Le premier ministre a pourtant la cote…
François Fillon est rabaissé à un rôle de superintendant, tant qu’il ne se rebelle pas et qu’il fait le soutier, pourquoi en changer ?

Où vous situez-vous à gauche ?
Je suis à la gauche du PS, aux côtés de Benoît Hamon, Paul Quilès. On a même créé un club, Gauche Avenir, qui rassemble aussi des communistes et des verts, mais qui refuse une alliance au centre.

Delanoë se dit libéral, ça vous choque ?
C’est absurde d’utiliser les mots des autres, et quand Ségolène Royal prend l’air offusquée, elle dit la même chose en adoubant Tony Blair, ce que Delanoë n’a jamais fait.

Vous êtes sacrément alarmiste…
Tout ce monde se trompe d’époque. Il y a dix ans, le libéralisme était triomphant, mais aujourd’hui nous sommes face à une crise humanitaire alimentaire. Retour du protectionnisme aux Etats-Unis, revendications salariales partout dans le monde, c’est le moment pour la gauche de proposer une autre voie, cette course à l’échalote n’est plus dans l’air du temps.

Etes-vous pour le boycott des JO ?
J’hésite, on a transformé les JO en un énorme business. De toute façon, il faut faire pression auprès des chinois (ne pas aller à la cérémonie d’ouverture par exemple) afin d’obtenir un geste en direction des opposants, et il n’y a pas que les tibétains.

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