Sauvons l’école, soutenons les enseignants !

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C
hers amis, les vacances ont été attendues et bien nécessaires. Elles m’ont permis de contribuer à un livre de fiction politique qui sortira mi octobre. La fiction, me direz-vous est plus reposante que la réalité. Pas vraiment, si l’on s’attache à faire œuvre de fiction plausible ! Mais je ne vous en dit pas plus, vous verrez ! Surprise ! Ces quelques mots sont une forme d’excuse ou d’explication d’avoir déserté un moment le blog, alors même que le pays connaissait de graves dérives, impulsées par le sommet de l’Etat, que le monde était secoué par des catastrophes, dites naturelles et qui l’étaient moins qu’on ne l’a dit….Mais aujourd’hui c’est la rentrée des classes. Et c’est important.
Important  parce que l’éducation de nos enfants devrait passer avant tout et que notre Education Nationale est sérieusement mis à mal. Important pour briser le fatalisme, ou une certaine indifférence des familles, souvent écrasées, elles-mêmes,  par leurs difficultés immédiates et lourdes ! 
Une situation inquiétante :
Il y a les enquêtes qui montrent que notre système scolaire est l’un des plus inégalitaires des pays développés, en particulier d’Europe.  Ouvrir l’accès à l’élite aux jeunes des milieux populaire est utile mais ne règle en rien cette question majeure de l’immense écart entre les élèves qui s’accroit au lieu de se réduire.
Il y a la violence, qui ne nait pas à l’école, en tout cas, dans la plupart des cas. Elle exprime des malaises personnels et sociaux dont les origines viennent largement  de notre système économique, politique et social. Mais, force est de constater que plus des trois quart des personnes maintenues en détention ont un niveau scolaire faible (en dessous du CAP). D’ailleurs  lorsque quelqu’un autour de vous proclame que la plupart des prisonniers sont d’origine  étrangère – insupportable concept-,  et généralise sur les immigrés, n’hésitez pas à rétorquer que les détenus sont d’abord peu formés  et que l’idée  ne vient à personne d’amalgamer délinquance et  faible qualification. On fait dire tout et n’importe quoi  aux statistiques ! Reste qu’on sait bien que si l’éducation ne fait pas tout, l’absence de culture, de savoir  contribue à la violence. Et d’ailleurs, nous ne devons jamais abandonner ce pari, cet engagement humaniste : la connaissance, le savoir, la culture, la réflexion,  l’éducation, le vivre ensemble améliorent les hommes et les sociétés ! Il n’y aura pas de recul de la violence dans notre  pays sans un formidable effort éducatif, sans émancipation des plus fragiles !
Il faut des moyens. C’est tout l’inverse qui s’opère : 16 000 suppression de postes en 2010, 13500 en 2009, 11200 en 2008, environ 5000 en 2007 ! Plus de 45 000 postes perdus en  4 ans !



Il faut des enseignants formés: la disparition des IUFM est un scandale gravissime. Et pour être franche je crois même qu’il faut rouvrir les écoles  normales, en modernisant, cela va de soi leur fonctionnement, en lien avec l’université. L’érudition est utile. La pédagogie tout autant. Or nos enseignants souffrent trop souvent de manque de maitrises pédagogiques, de connaissance des différentes façons de transmettre la connaissance, de former le jugement et le gout du raisonnement. C’est d’autant plus vrai s’agissant de la maitrise des savoir de base. Dans tous les pays où les inégalités scolaires sont faibles et l’échec moins fréquent, la formation des maitres est  hautement pédagogique.
Il faut susciter l’envie chez les jeunes des quartiers, des milieux populaires de devenir enseignants. J’ai plaidé depuis longtemps, même sous les gouvernements de gauche, la restauration des mécanismes de pré recrutement, après le baccalauréat, prioritairement en direction des jeunes  de famille modeste, comme cela fut jadis le cas avec les écoles normales voire avec  les IPES.  Les études leur sont payées par l’Etat, et ils doivent servir 10 ans dans la fonction publique. Ainsi le recrutement des enseignants ouvrait des chances effectives de promotion sociale, à celles et ceux qui deviendront ensuite les nouveaux hussards de la République. La République, en a bien besoin !
Il faut écouter, entendre les enseignants. Car multiplier les réformes venues d’en haut,  faire croire qu’on cherche le mieux alors qu’on veut le moins, rejeter systématiquement leurs propositions, ne pas écouter leurs difficultés est absurde. Il faut des enseignants, valorisés, confiants en eux, en l’Education Nationale pour transmettre à la jeunesse, l’espoir de la réussite, la volonté de s’engager dans la vie, le sens du bien commun, l’optimisme de la volonté ! Notre jeunesse doute de l’avenir et nous doutons trop d’elle. Parmi les propositions des enseignants, figure la diminution drastique  des effectifs dans les classes qui comptent des élèves en grandes difficultés scolaire. Toutes les études le confirment, là l’abaissement du nombre d’élève par classe est efficace. Tous les exemples à l’étranger aussi. Qu’attend-t-on ? La suppression des postes  a fait faire des économies dérisoires à coté des cadeaux fiscaux, le plus souvent injustes !  Il est temps que cela cesse.
Soutenons les grèves d’enseignants ! Dites le autour de vous : ce mouvement de grève  n’est pas la classique protestation d’un «  corporatisme » (d’ailleurs trop injustement fustigé parfois même à gauche). Il y a péril ! péril pour nos enfants et notre société !

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