Energie: une seule solution, le service public!

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Le médiateur de l’énergie vient de rendre son rapport annuel pour l’année 2011. Il y dénonce une montée de la précarité énergétique.

 

 

De nombreuses entreprises à forte consommation énergétique quittent la France et l’Europe au motif d’un coût de l’énergie trop élevé et, se délocalisant, poursuivent leur contribution importante à l’effet de serre. Parfois même, elles l’augmentent.

La libéralisation voulue par les instances européennes était censée faire baisser les coûts de l’énergie. La notion de service public qui prévalait jusqu’alors avait été remplacée par le service universel et un tarif social censé aider les plus exclus. On voit hélas une fois de plus l’absurde et dangereuse logique ainsi mise en œuvre.

Je n’ai cessé au Parlement européen de plaider en faveur d’une tarification fixée par l’Etat et le choix d’opérateurs publics afin que les profits réalisés sur les secteurs rentables soient tous réinvestis soit pour les investissements d’avenir, pour la diversification énergétique et pour la péréquation tarifaire.

Rien ne sert de se lamenter sur le passé, mais il faut stopper ces aberrantes directives européennes sur l’énergie et restaurer les bases du service public. La première  urgence est de restaurer une politique tarifaire d’intérêt général. D’abord en partant d’un tarif bas pour la consommation de base puis pour une progressivité au-delà. Ensuite, il faut pour les plus démunis un tarif minoré et un accroissement du forfait charge dans les allocations logement. Tout cela est bien plus juste et efficace que le chèque énergie qui crée une énième aide, dont toute une série de bénéficiaires potentiels ne sauront pas ou, quand et comment faire valoir leur droit. Sauf à attendre l’incident  majeur, où EDF tirera la sonnette d’alarme, quand les problèmes et impayés seront importants.

Il faut revenir au pôle public EDF GDF car la concurrence sur l’électricité et le gaz est absurde. On me dira que c’est impossible, car nationaliser GDF coûterait cher. Commençons par exiger des contraintes de service public qui ne permettent plus le versement de dividendes et très vite le rachat par la puissance publique sera plus facile. En tout cas, nous allons au nom de la solidarité contre la précarité énergétique verser des aides qui arriveront in fine aux entreprises énergétiques qui verseront des dividendes aux actionnaires privés avec un rendement à deux chiffres. Stop, c’est la vieille logique : privatiser les bénéfices et collectiviser les pertes.

Deux logiques s’affrontent : celle les libéraux qui dans leur logique folle de concurrence et du tout marché ne s’intéressent qu’aux clients solvables et à la rémunération des actionnaires et d’autre part les tenant du service public qui estiment que le système doit garantir l’accès de tous aux services fondamentaux grâce à une péréquation et des investissements d’avenir.

On internalise la solidarité. Une directive cadre sur les services publics en Europe devrait prendre en compte cette vision. Si nous ne convainquons pas nos partenaires d’une nouvelle politique européenne, exigeons au moins de faire prévaloir le principe de subsidiarité ainsi qu’un moratoire sur les dérégulations du secteur de l’énergie.

 

 

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