Chlordécone

Chlordécone : Macron reconnaît un scandale environnemental. Enfin ! Grande déclaration, petite réponse.

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  • Grande déclaration
    Emmanuel Macron reconnaît enfin le scandale environnemental du Chlordécone. Interdit dans l’hexagone depuis 1990, il restait très utilisé, en particulier pour la culture des bananes dans les Antilles ! Presque 30 ans que le scandale dure!
    Que ne l’a-t-on fait avant ? Je reste toujours sans voix et en colère devant l’inertie des gouvernements lorsque la gauche était au pouvoir.
    Que fait-on pour que dans 20 ou 30 ans, un président de la République ne vienne pas ici ou là dénoncer un scandale environnemental qui serait la conséquence de notre frilosité aujourd’hui ! Ce n’est pas la peine de mettre le principe de précaution dans la Constitution et de rester souvent si passifs ou complaisants devant les menaces environnementales et sanitaires.
    Il est urgent de mettre en place une stratégie d’interdiction rapide des pesticides et de dégager des crédits importants pour la recherche publique (donc indépendante) afin de trouver des méthodes et produits sans danger se substituant à l’usage de ces pesticides. Dans le même temps, il faut mettre des contrôles et conditions pour que les produits importés en France n’utilisent pas les pesticides interdits dans notre pays. Sur tous ces points, le gouvernement est plus que frileux. Cf. Glyphosate ou autre.
  • Petites solutions
    Emmanuel Macron annonce la reconnaissance des maladies professionnelles induites par le chlordécone. C’est bien, mais il ne propose pas la prise en compte de ses conséquences sur les populations non professionnelles. Et là c’est dramatique.
    Car le chlordécone se diffuse très largement dans l’eau, dans l’ensemble de la chaîne alimentaire, bien au-delà de son usage sur un territoire donné.
    Le président de la République continue avec l’argumentation d’Agnès Buzyn sur l’absence de lien de causalité entre ce produit et le développement important de cancer dans les zones touchées, en particulier des cancers de la prostate.
    C’est pourtant ce que nous étions nombreux à demander au Sénat, en même temps que la création d’un fond d’indemnisation des victimes des pesticides. Le gouvernement a refusé l’amendement que nous avions déposé tant au budget 2018 que lors la loi EGALIM qui vient d’être votée.
    Il faut dire que l’indemnisation des maladies professionnelles est pour l’essentiel financée par la protection sociale et que celle de l’ensemble des victimes devrait être prise en charge par la solidarité nationale, après bien sûr, avoir fait payer les pollueurs (principe pollueur-payeur). Donc sur le budget de l’Etat !!! On voit vite les limites de l’annonce d’Emmanuel Macron. Elles sont budgétaires.
  • Le combat doit continuer :
    • L’indemnisation de toutes les victimes du chlordécone au-delà des seuls professionnels.
    • La création d’un fond d’indemnisation des victimes des pesticides avec immédiatement un fond pour les Antilles et le chlordécone.
    • Le renforcement des moyens permettant la reconnaissance des maladies professionnelles ( Round-UP, glyphosate et bien d’autres).
    • Une stratégie nationale d’interdiction des pesticides et programme de recherche publique sur les alternatives.

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