Travail

La valorisation du travail, enjeu majeur pour une gauche à vocation majoritaire

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Pour la plupart de nos concitoyens, le travail constitue un élément important de socialisation, manifeste la participation de chacun à une utilité sociale et à la production de richesses qui assure une rémunération et une forme majeure d’autonomie Rappelons nous le combat des femmes pour l’égal accès au travail !

Mesurons aussi le dépit, parfois la colère et en tout cas le malaise de celles et ceux qui perdent leur travail et vivent très mal le recours à des aides sociales ou revenus de substitutions. De ce point de vue, ne confondons pas tout. Les allocations chômage ne sont qu’une forme de salaires mutualisés, d’attente avant le retour à l’emploi. La retraite, un salaire différé, élément déterminant du pacte social, autour du travail, du statut salarié.

Hélas ! une partie des ouvriers, des salariés, ont perçu les politiques en faveur des plus démunis moins comme une solidarité légitime que comme une résignation face à la montée du chômage de masse, ou à l’accroissement du nombre de travailleurs pauvres, incarnant un abandon par le gauche d’enjeux essentiels et concomitants : le plein emploi, la capacité à vivre dignement de son travail, ainsi que l’amélioration des salaires et des conditions de travail, la réindustrialisation. Et ils ne s’y sont pas retrouvés, basculant parfois vers l’idée d’une solidarité illégitime.

Dans le même mouvement, la précarisation, l’hyper-individualisation ont trop souvent amené à ce que le travailleur ne soit plus considéré comme un acteur décisif de la création de richesse, de la vie des entreprises mais comme le simple exécutant d’une tache, que l’on jette si besoin comme un kleenex. Voilà aussi ce qui a dévalorisé le travail !

Les thèses de « Terra Nova » -qui ont hélas inspiré une partie de la gauche – ont tiré « les conséquences politiques » de cette fragmentation du monde du travail en plaidant pour un alliance entre les plus démunis et les classes moyennes intégrées, faisant de fait l’impasse sur une large part du monde ouvrier et salariat .. Qui pour une forte partie se réfugiera dans l’abstention ou le vote FN/RN et en tout cas s’éloignera durablement de la gauche. Au point que même dans l’opposition et avec une politique antisociale de Macron, les forces de gauche ne l’a pas reconquise.

C’est pourtant aujourd’hui un enjeu majeur !

Les analyses sur la fin du travail servant de fondement à la nécessite de créer une revenu universel , devenu socle des rémunérations, a entretenu, en écho, beaucoup d’incompréhension et même de défiance.

Il est donc essentiel de refonder un projet politique qui met le travail , l’émancipation des travailleurs au cœur de notre projet et un axe prioritaire et fédérateur pour rassembler une gauche à vocation majoritaire dans le pays.

Qu’on soit clair défendre le travail passe d’abord par un combat déterminé pour une augmentation des salaires, des rémunérations, des conditions de travail, de la reconnaissance des travailleurs, des salariés, et de leurs rôle et droits dans l’entreprise, pour la modification du rapport capital travail au bénéfice du second.

Sans reconnaitre le rôle déterminant du travail dans nos sociétés, dans nos vies, il sera difficile d’en transformer le cadre pour assurer l’émancipation des travailleurs, objectif qui fonde notre engagement.

D’ailleurs observons que plus la droite parle de la « valeur travail » moins elle parle de la valeur DU travail car elle ne cesse de fustiger son coût trop élevé. Moins on augmente les salaires, les droits du travail, plus on y substitue des primes, aides aléatoires, individualisées pour se substituer à cette hausse et plus apparait un débat biaisé entre assistanat et travail, entre conditions d’octroi des aides et droits garantis. Mais chaque fois que la gauche cède sur ces principes de la valorisation du travail, elle laisse s’infiltrer cette funeste dérive. C’est par exemple pourquoi nous n’avons jamais soutenu la création de la prime d’activité en lieu et place des hausses de salaires ou d’une reforme du calcul des prélèvements sociaux. De la même façon le recul de la gestion paritaire de la protection sociale en change la nature en particulier sur l’assurance chômage et la retraite qui sont intrinsèquement lié au travail, au salaire.

La question du travail n’est pas une cause parmi d’autres, elle doit revenir au cœur de notre projet.

Aussi ce débat à gauche sur le travail mérite d’être approfondi sans polémiques stériles, sans formules à l’emporte pièce du genre « circulez , il n’y a rien à voir ».

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