Tant de souvenirs avec Jacques Delors ! Tant de combats partagés mais aussi des désaccords qui se sont installés avec le temps, en particulier sur le chemin emprunté pour la construction de l’Union Européenne.
Quoiqu’il en soit c’est un grand monsieur de la gauche française et européenne qui s’est éteint.
Je retiens de lui le rôle important qu’il a joué pour la victoire de François Mitterrand et ensuite comme ministre de l’Économie et des Finances des premières années de son quinquennat. Il avait un immense respect pour l’engagement syndical et estimait essentiel de reconnaitre à ces organisations un rôle renforcé tant dans l’entreprise que dans les choix du pays.
Je garde en mémoire ses engagements en faveur de la formation continue, de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et son soutien aux acteurs qui y contribuaient. C’était un enjeu d’émancipation qui lui tenait à cœur.
Il rêvait d’une Europe sociale, mais s’il fut un des artisans majeurs de l’union européenne et la création de la monnaie commune, force est de constater que ce rêve ne s’est pas réalisé. Il a, d’une certaine mesure, accompagné l’histoire de la social-démocratie européenne avec ses moments rayonnants et ses périodes de déclin qu’il devait évidemment vraiment regretter.
Il restera une figure marquante de la France et de l’Europe de la fin du 20 -ème Siècle.