Souveraineté industrielle

Commerce extérieur : Il est urgent de se doter d’une véritable politique industrielle souveraine

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Le mardi 7 février à 19h, j’intervenais dans le débat en séance publique au Sénat « Commerce extérieur : l’urgence d’une stratégie publique pour nos entreprises ». Les échec actuels proviennent de l’absence d’une véritable politique industrielle.

La chute de la balance commerciale de la France, déjà abyssale, se poursuit malgré les discours martiaux du Président de la République qui prétend que la réindustrialisation du pays est en marche.
Ne nous berçons pas d’illusions : il faut changer de cap. La part de la production manufacturière dans le PIB ne cesse de chuter : 13 % en 2019, 9 % en 2021. Notre pays est au dernier rang de l’Union européenne, à égalité avec la Grèce.

La désindustrialisation est la principale cause de cette situation. Certes, il y a les prix de l’énergie, mais si notre balance énergétique est déficitaire, c’est à cause de choix gouvernementaux calamiteux depuis dix ans.
Or l’horizon est loin de s’éclaircir : 42 % des industriels pensent que leur facture d’énergie doublera en 2023, avec pour corollaire une baisse de 1,5 % de la production industrielle. Il est urgent de s’exonérer d’un marché européen de l’énergie absurde et dangereux.
Nous souscrivons à la proposition d’une stratégie globale de long terme. Mais elle doit partir d’un bilan lucide : l’inefficacité des politiques du Président de la République, soutenu par le Medef. La politique de l’offre – baisse du coût du travail et des impôts – est à l’oeuvre depuis dix ans, et la balance commerciale a plongé. Y a-t-il eu une remise en cause ? Au contraire, ce n’est jamais assez. Errare humanum est, sed perseverare diabolicum… Chaque année, 150 milliards d’euros d’allègements de cotisations et d’impôts sont consentis aux entreprises, sans ciblage et sans contrepartie.

Stoppons ce gâchis d’argent public et réorientons ces crédits vers les secteurs qui en ont besoin.
Une mobilisation générale s’impose, en commençant par créer un véritable ministère de l’industrie, indépendant de Bercy et doté d’une administration propre.
Il faut des plans par filière, sans négliger aucun secteur : la réindustrialisation commencera par la diversité.

Je ne nie pas que certaines usines aient été rouvertes grâce à certaines interventions de l’Etat. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt : par exemple, la reconquête du médicament ne passera pas par le seul paracétamol. Mais, contrairement aux arguments du gouvernement, tout le monde n’était pas béat devant la désindustrialisation, les syndicats en premier lieu. Aujourd’hui, il est temps de rompre avec les politiques européennes fondées sur le libre-échange généralisé et la naïveté coupable de nos gouvernements à cet endroit.

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